Corpus photographique composé de sept photographies couleurs de grand format fixées sur des volumes à épaisseurs variables.

Matériaux: tirages photographiques argentiques, plexiglas, structure en pin et en MDF, peinture blanche.
Dimensions: photographies 40”X60”, volumes 40”X60” et épaisseur variable.

Cette installation photographique est composée d'une série de paysage prise sur la côte est, chacune mesurant 3' X 4'. Présentées comme un tout, ces photographies recréent un paysage fictif dans la salle d'exposition et enveloppent le regardeur sur trois côtés de la galerie en laissant le mur libre derrière. Ce dispositif semble familier mais ouvre sur une autre facette de la réalité. Deux stratégies sont à l'oeuvr. La première, la photographie n'est pas ici proposée pour être contemplée mais plutôt pour produire la possibilité  qu'une image virtuelle puisse advenir. Chacune des photographies est augmentée par l'intégration de l'ombre du photographe capturée dans l'acte de photographier le paysage. La seconde, les photographies sont montées sur des supports à épaisseurs variables qui projettent l'image à l'intérieur de l'espace physique. Cette intrusion dans l'espace physique donne aux photographies plus de présence matérielle dans l'espace réel. En parallèle, ces deux stratégies déplacent le travail artistique et le regardeur de la situation spatiale prédéterminée de la bi-dimensionnalité et de la tridimensionnalité. C'est une relation créée entre l'espace réel tridimensionnel de la galerie et l'espace illusoire bidimensionnel de la photographie. Ainsi, le spectateur en entrant dans la galerie est intégré à cette interrelation. Simultanément, il est intégré à l'intérieur du paysage fictif et il demeure conscient de sa présence et de sa situation dans l'espace physique de la galerie. Dans ce dispositif, le corps fait une expérience tant fictive que réelle. Le regardeur marche à travers l'image matérielle de la photographie. L'ombre agit comme un lien ou une interface qui intègre le regardeur entre les deux. Cela se vit en différences de degrés et d'intensités, non pas des valeurs absolues.