La prise de vue pour ce projet a été réalisée à Santiago au Chili. Les quincailleries chiliennes sont de larges entrepôts où se déploient de multiples petits commerces recelant un inventaire d’une multitude d’objets ordonnés dans un désordre de couleurs, de rythmes, de formes et de matières. Ces accumulations présentent une infinité d’outils que nous utilisons pour construire les villes et les oeuvres d’arts. Dans ce projet, je pense à l’utilité comme une image, à l’outil comme métaphore. L’organisation dans ces images rappelle les recompositions numériques rendues aujourd’hui possible par les logiciels informatiques. Ces photograhies donnent l’impression que le réel supplante la «perception numérique». Cela me fascine et c’est ce que j’ai tenté de rendre dans une rencontre entre l’organique et le numérique. Ainsi, ces images ne sont pas reconstruites à l’aide de l’ordinateur mais en donnent l’illusion.

Les photographies montrent les objets et non le magasin. La faible profondeur de champ ramène les éléments sur un plan qui prend de l’épaisseur. Dans ce travail, la photographie tend vers le pictural par la rencontre du rythme, des formes, du traitement de la lumière et de la couleur. La prise de vue en série rend active cette relation entre l’accumulation et la répétition.